En 1695, mourait le curé de Chambles Matthieu Mollin. Très apprécié de tous, il fut comme il l’avait demandé enterré dans le chœur de l’église. Avant de mourir, il avait rédigé son testament « en faveur des pauvres de Chambles ».
Il leur léguait un domaine qu’il avait acquis auprès des Camaldules pour que « tous les fruits et revenus » leur soient versés. Le terrain sur lequel doit être réalisé le projet des Hauts du Suc ferait partie de ce domaine.
Dans cette affaire deux aspects sont particulièrement choquants.
C’est un bien commun depuis plusieurs générations dont la commune est garante ; de ce fait les habitants de Chambles ont leur mot à dire quant à son utilisation.
On pourrait peut-être comprendre si ce terrain était destiné à une opération à caractère social mais ce n’est pas le cas.
S’il fallait encore discuter du projet initié sur ce terrain, nous dirions :
La commune de Chambles décide de vendre une forêt communale.
A-t-elle soudain un besoin impératif d’argent
– Pourquoi est-il envisagé de céder ce terrain pour 25% de sa valeur ?
– Comment se fait-il que ce projet avancé n’ait pas été présenté à la population de Chambles, notamment dans le dernier bulletin municipal paru fin janvier, à la rubrique « projets en cours, commission urbanisme et patrimoine » ?
-Quelle quantité de rejets la station d‘épuration de la Garde est-elle encore susceptible d’absorber sans d’importants travaux de remise aux normes ?
-Chaque été, nous avons des restrictions d’eau ; Sommes nous en capacité d’accéder à la consommation nécessaire pour ce complexe démesuré ?
-Comment les véhicules de 80 personnes venant à la brasserie, la quarantaine des clients du restaurant, les 200 personnes en séminaire, les 40 à 60 personnes travailleurs sur place, ceux des habitations « dans les arbres » ou « troglodytes », sans compter ceux de l’espace bien être, vont-ils se garer sur un parking d’une centaine de places ?
-Au sujet des voies de circulation, la Route de Biesse, accès direct au projet, a fait l’objet d’une pétition déjà remise à Mr le Maire, concernant l’état de la route, l’aménagement, la vitesse, la sécurité (protection des piétons, enfants, cyclistes), et les bruyances. Qu’en serait-il d’un accroissement majeur du trafic ?
-Que dire des nuisances visuelles, sonores et pollutions diverses liés à ce projet.
-Déboisement, imperméabilisation et érosion des sols engendrent une émission de CO 2 supplémentaire : quel serait alors l’impact sur la biodiversité Qu’en serait-il aussi de l’impact sur l’environnement de l’école primaire qui y perdrait son écrin de verdure et de tranquillité en pleine nature ?
-Pourquoi ne pas leur adapter cet espace ?
-Quel intérêt de bétonner, en cette période de réchauffement climatique, pour ne bénéficier que de nuisances liées à un projet surdimensionné ?
Les Chamblous, accueillants, ne sont pas contre de nouveaux projets, dans la mesure où ceux- ci sont réalistes, raisonnables, imaginés avec eux, pour leur qualité de vie et leur sécurité. Mais l’accueil des autres doit se faire dans le respect du paysage, de l’histoire du village, et de la vie locale, et non dans un but financier et lucratif.