(Les oratoriens: entretien imaginaire)
Vital de Saint Pol, vous n’êtes pas très connu des Chambloux, vous êtes pourtant l’homme qui est à l’origine des monuments parmi les plus prestigieux de cette commune.
Je ne connais pas le dernier mot que vous avez utilisé, je suppose que vous voulez parler de la paroisse. En effet, j’ai contribué à l’édification de l’église de Notre-Dame de Grâce et de plusieurs ermitages dans ce village, ainsi que celui de Val Jésus et la chapelle Saint Roch après la peste qui a ravagé notre beau pays de France.
Vous êtes né dans le château de Vassalieu, et pour reprendre un terme d’un auteur contemporain vous êtes un « désarçonné, » c’est-à-dire qu’après un évènement important, vous avez complètement changé de vie.
Je suis, d’une certaine façon, doublement désarçonné. En effet, disons-le, je suis un enfant naturel avoué, mais enfant naturel quand même, et en toute période, ce n’est pas très bien vu. Pourtant j’ai eu une enfance heureuse auprès de mes sœurs.
Puis, suite à un incident dont je n’ai pas envie de parler, j’ai reçu une grâce particulière de la Vierge à laquelle j’ai fait un vœu de bâtir une chapelle pour l’honorer.
Pourquoi avoir choisi ce mont qu’on appelle Peuchaud près de Vassalieu pour réaliser ce vœu. ?
Cela va vous paraître peut être ridicule à vous qui n’êtes pas de ce siècle, vers les fêtes de Noël 1604, j’ai fait un rêve trois jours de suite : une flamme de feu m’emportait de ma couche au sommet de ce mont et la Vierge me déclarait que c’était là qu’elle voulait être honorée. J’obtins de ma sœur Jeanne de Saint Pol, Dame de Vassalieu, l’autorisation d’y bâtir une église. Le vendredi saint de l’année 1605 je plantai une croix à l’endroit choisi.
A suivre…
Michel Delagarde